A voir au cinéma : Migration, un film d’animation avec des canards, par le studio de Super Mario Bros.
8 mois après "Super Mario Bros, le film", les studios Illumination reviennent avec "Migration" du réalisateur français Benjamin Renner, à qui l'on doit "Ernest et Célestine" et "Le Grand Méchant Renard". Un film d'aventure à hauteur de canards.
CONSEILLÉ À PARTIR DE 6 ANS
Il était une fois : La famille Colvert est en proie à un dilemme d’ordre domestique. Alors que Mack (doublé en VF par Pio Marmaï) est totalement satisfait de patauger paisiblement et définitivement avec sa famille, dans leur petite mare de la Nouvelle Angleterre, sa femme Pam (Laure Calamy) serait plutôt du genre à bousculer un peu cette routine pour montrer à ses enfants – Dax qui n’est déjà plus un caneton et sa petite sœur Gwen – le reste du monde.
Lorsqu’ils accueillent, le temps de leur halte, une famille de canards migrateurs, c’est l’occasion rêvée pour Pam de persuader Mack de les imiter et de se lancer dans un périple en famille : destination la Jamaïque. Alors qu’ils s’envolent vers le soleil pour l’hiver, le plan si bien tracé des Colvert va vite battre de l’aile. Mais la tournure aussi chaotique et inattendue que vont prendre les choses va les changer à jamais et leur apprendre beaucoup plus que prévu.
Migration
Sortie :
6 décembre 2023
|
1h 22min
De
Benjamin Renner,
Guylo Homsy,
Guylo Homsy
Avec
Pio Marmaï,
Kumail Nanjiani,
Pia Gimenez Bonfils,
Tresi Gazal,
Laure Calamy
Presse
3,9
Spectateurs
3,8
Séances (965)
Ce qu’ils vont adorer : Préparez-vous à prendre votre envol pour une grande aventure familiale et colorée ! Mis en scène par le français Benjamin Renner, récompensé par le César du meilleur film d’animation pour pour Ernest et Célestine et Le Grand Méchant Renard et autres contes, Migration est le nouveau-né des studios Illumination déjà à l’œuvre sur Moi, moche et méchant, Les Minions, Comme des bêtes et plus récemment Super Mario Bros, le film, deuxième film d’animation le plus rentable de tous les temps derrière La Reine des Neiges 2.
Après l’ours Ernest, la souris Célestine et le Renard et ses 3 poussins, le dessinateur et cinéaste a choisi une famille de canards, plus précisément des colverts, comme protagonistes de son film. Un animal que les enfants apprécient particulièrement. Si Mack, le père, est surprotecteur et n’hésite pas à raconter des histoires effrayantes à ses canetons, la mère Pam a pour sa part envie de découvrir le monde. Au début du film, le couple se chamaille, ce qui donne lieu à des scènes assez drôles. On imagine alors ce que peuvent se raconter les colverts qu’on voit cancaner plus ou moins bruyamment sur les marres.
Les spectateurs ne manqueront pas de s’identifier à cette famille qui amusera beaucoup les enfants. D’autant plus que les canards sont les parfaits héros de comédie. Leur démarche, leur manière de se mouvoir, tout en eux appelle à rire, c’est d’ailleurs ce qui participe à leur succès auprès des plus petits.
Rencontré à l’occasion de la promotion du film, Benjamin Rennerdéclare à ce sujet : “Le colvert est le canard le plus lambda au monde et c’est malheureusement une bête qui n’a absolument aucun moyen de se défendre. Il n’a presque rien. Il y a un petit bec qui pince à peine et des petites pattes qui ne peuvent pas griffer.
Donc c’est l’animal parfait pour exprimer la peur qu’on peut avoir quand on part en voyage. Quand on a peur d’être complètement dépassés. C’est beaucoup trop grand pour eux, mais en même temps, ils y arrivent. La vie, c’est un petit peu ça. Quand on se dit que le monde est trop grand pour nous mais que ça vaut quand même le coup d’essayer de s’y confronter parce qu’il y aura forcément des récompenses.“
La patte du réalisateur français
Les fans des précédentes œuvres du cinéaste français ne manqueront pas de relever plusieurs répliques sarcastiques et la patte visuelle de Benjamin Renner. Car ces canards ont un petit quelque chose, dans le regard, du fameux Grand méchant renard. Pour le réalisateur “ça s’est fait un peu inconsciemment. Au début, on présentait des designs plus « classiques » avec des grosses pupilles. Mais j’aime beaucoup les grands yeux avec une toute petite pupille. Je pense que c’est quelque chose qui me vient de Roger Rabbit, parce que c’est très expressifs et j’adore ça.
Ça permet très facilement d’avoir des expressions à la fois très drôles et très fortes. Au départ, le producteur voulait vraiment qu’on ne s’éloigne pas trop du canard originel. Pour lui, un canard est déjà prêt pour être dans un film d’animation. On a quand même changé quelques détails et forcément il y a quelque chose de mon univers graphique qui est resté.”
Concernant le ton du film, il ajoute : “Je ne me prive pas pour écrire des dialogues un peu sarcastiques. C’est parfois un peu sombre mais c’est traité de manière drôle ou légère, comme dans mes autres films. La peur d’être mangé parcourt le film. En tant qu’humains ce n’est pas la même peur mais on a quand même peur des dangers, des obstacles rencontrés et de la mort donc on peut facilement s’identifier.”
Ce qui peut les inquiéter : Si l’humour sarcastique amusera beaucoup les plus grands, le film comporte plusieurs scènes pouvant impressionner les plus petits, notamment la rencontre avec les hérons.
Quand Mack tente d’effrayer ses enfants, ils leur racontent des histoires dans lesquelles les hérons mangent des canards. Lors de son voyage, la famille Colvert rencontre un couple de hérons dont on ignore au départ les intentions. Avec ses petites pupilles et son grand bec, la femelle a de quoi impressionner les plus jeunes.
Le seul humain du film, le chef n’a qu’une obsession : cuisiner du canard à l’orange. Il se lance alors dans une folle course-poursuite armé de son couteau et de sa broche. Des images drôles qui rappellent les scènes de la cuisine dans La Petite sirène et Ratatouille mais pourraient inquiéter les petits spectateurs les plus sensibles.
Ce qu’ils vont garder au fond d’eux : Pas de doute qu’après avoir vu ce film vos enfants voudront aller voir les canards à moins que ceux-ci aient déjà migrés ! Ce voyage initiatique aborde des sujets universels comme les relations familiales, le dépassement de soi, la nécessité d’affronter ses peurs et la préservation des animaux. Le film permet de faire comprendre l’importance de ne pas rater les opportunités que la vie peut offrir.
Et c’est d’ailleurs les thèmes que souhaitaient aborder le producteur Chris Meledandri dès le départ. Benjamin Renner explique à notre micro : “Quand j’ai rencontré Chris Meledandri, il m’a raconté des anecdotes sur sa famille et ses enfants. Elles m’ont fait rire ou m’ont ému. Et je me suis dit qu’il y avait quelque chose de fort à raconter.
Dès le début, le sujet du film était la relation familiale. Ce qu’est que l’amour dans une famille et comment l’amour peut être mis à l’épreuve par le fait qu’un couple, avec les années passant, ne va pas forcément vouloir les mêmes choses”.
Ces sujets sont abordés de manière subtile et ne seront pas forcément compris de la même manière par les enfants et par leurs parents.